“ L’Éternel vit que la méchanceté des
hommes était grande sur la terre, et
que toutes les pensées de leur coeur se
portaient chaque jour uniquement
vers le mal.
[…]
Et l’Éternel dit: J’exterminerai de la
face de la terre l’homme que j’ai créé,
depuis l’homme jusqu’au bétail, aux
reptiles, et aux oiseaux du ciel; car je
me repens de les avoir faits.”
(Genèse 6.5, 7)
“Et l’Éternel dit: Voici, ils forment un
seul peuple et ont tous une même
langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris;
maintenant rien ne les empêcherait de
faire tout ce qu’ils auraient projeté.
Allons! descendons, et là confondons
leur langage, afin qu’ils n’entendent
plus la langue, les uns des autres.
Et l’Éternel les dispersa loin de là sur
la face de toute la terre; et ils cessèrent
de bâtir la ville.”
(Genèse 11.6-8, 7)
Nous vivons des temps extraordinaires. En clair, cela veut dire des temps qui sont en dehors de l’ordinaire. Qui sait, peut-être uniques. Pas toute génération a une telle occasion. Peut-être aucune jusqu’à présent. Et comme d’habitude, nous sommes plusieurs générations à vivre leur temps simultanément, car l’humanité se déroule par paquets de quatre à six générations. En ce moment nous sommes donc peut-être une demi douzaine de générations à expérimenter ensemble ces temps extraordinaires.
Certes, tout au long de l’histoire et aux quatre coins du monde les hommes ont souvent connu de très longues périodes de détresse, déclin, destruction, terreur, des guerres semblant sans fin, des calamités dantesques, interminables. Beaucoup moins de paix, de fertilité et de bonheur. Les temps à l’intérieur desquels nous sommes maintenants engagés sont tout aussi effrayants, toutefois ils sont radicalement différents, et c’est justement pour cela qu’ils sont extraordinaires. Car cette fois le mal est planétaire.
Les cloches résonnent partout, de partout, fort, à l’unisson, mais…
…ça vise la Lune et ça s’intéresse aux planètes avant de connaître à fond La Grande Bleue, qui est la mère de tout ce qui vit et bouge. Ça assiste bras ballants à l’envolée spectaculaire de la seconde plus grande religion au monde tout en regardant ses deux milliards de fidèles comme des sans-culottes modernes. Ça enrage devant la propagation des nationalismes, feignant ne pas comprendre qu’il ne s’agit que d’une réaction viscérale d’humains au bord de la rupture à force d’internationalisme, d’uniformisation et de globalisation. Ça traite le soit-disant “tiers-monde” uniquement comme une terre-source de richesses qu’il convient d’exploiter, peuplée par des primates qu’il sied de changer tel des mouchoirs. Ça s’effraye devant une nation il y a peu médiévale qui tend visiblement vers l’hégémonie mondiale, mais ça reste incapable de former un pole uni de dialogue avec. Ça continue de tourner à fond aux combustibles fossiles et aux hydrocarbures tout en regardant les glaciers fondre, les eaux monter, les forêts bruler et les coteaux s’écrouler. Ça se complaît de croire à la pérennité des ressources de la bonne Terre et donc de les engloutir comme jamais auparavant pour assouvir la déesse Croissance. Ça surfe sur le déni universel d’égalité entre les hommes, à force de racismes, chauvinismes, sectarismes, radicalismes, élitismes. Ça persiste à consommer à tort et à travers, à gaspiller sans aucun souci d’économie, tout en prônant péniblement le recyclage et le développement durable. Ça multiplie les destructions ahurissantes des forêts, poumons de la Terre, pour la gloire de la restauration rapide et de l’ameublement standardisé. Ça souille comme jamais l’eau des océans, mers, fleuves, rivières, lacs et fontaines. Ça contemple le fossé croissant entre (pays) riches et (pays) pauvres, que l’on déclare aider par des financements en réalité oppressifs, l’œil toujours tourné vers les cotations du jour. Ça retient la femme – mère de tous les hommes – enfermée dans la clôture de la soumission, de l’infériorité et de l’iniquité. Ça traite la migration massive comme une agression dont il faut se défendre puisqu’elle met en péril des valeurs historiquement établies, alors qu’elle n’est que le prix de plusieurs siècles d’esclavage et de pillages. Ça fait d’internet l’outil absolu de contrôle au travers des systèmes de payement, des réseaux sociaux, des communications, des crypto-monnaies et des caméras de surveillance disséminées tous azimuts. Ça sort du chapeau le concept du terrorisme, le plante solidement à tous les coins des rues et le hisse au sommet des préoccupations permanentes de la société. Ça piétine méthodiquement le noyau social fondamental qu’est la famille, sur la base de la liberté sexuelle avancée comme premier, dernier et unique argument. Ça s’obstine à jeter la nourriture en excès et à arroser à l’eau potable, mais rechigne à trouver les moyens pour qu’aliments et eau puissent soulager les plus démunis – qui sait? peut-être justement des migrants en devenir. Ça accélère le développement de l’intelligence artificielle et ça rêve du progrès qu’elle apportera au genre humain, sans souci pour une alternative au désastre social que cela entraînera sans faute. Ça se satisfait de constater une démographie exponentielle et déséquilibrée, sans chercher en urgence des solutions de fond. Ça plie les genoux devant l’illusion de la technologie en tant qu’avenir de l’homme, qu’elle-même transforme en produit. Ça extermine des quantités d’espèces animales pour des frivolités, alors que l’équilibre naturel est depuis longtemps déjà en danger. Ça développe en continu l’arsenal le plus sophistiqué jamais connu pour, armés jusqu’aux dents, justement disposer des moyens nécessaires et adéquats au jeu des gendarmes mondiaux et à la défense permanente contre le terrorisme et les migrations, garantissant ainsi paix et stabilité dans le monde. Mais surtout, un quart de siècle après son invention et en dépit de tout bon sens et de véracité, ça fait du “politiquement correct” le phare dans le brouillard du fonctionnement des sociétés dites “avancées” (puisque les autres – “en développement” – n’en ont cure de cette ineptie), au point de le faire engendrer d’autre formules, les unes plus absurdes que les autres: socialement correct, pédagogiquement correct, étiquement correct, scientifiquement correct, écologiquement correct, culturellement correct et, récemment, sanitairement correct.
*
Les cloches résonnent donc partout, de partout, très fort et à l’unisson, mais ceux qui devraient en premier prêter l’oreille s’adonnent fébrilement à diverses besognes et n’entendent pas le vacarme.
Est venu à présent le tour du nouveau tsunami planétaire – intitulé Covid-19 – de nous frapper, et de plein fouet. Il explique le propos d’ouverture disant que nous vivons des temps extraordinaires, en ceci que pour la première fois dans l’histoire connue, un fléau global et substantiel apparait sans distinction dans un monde déjà miné par un aussi grand nombre de dysfonctionnements majeurs. Aurions-nous là les ingrédients nécessaires et suffisants pour une fin du monde cette fois authentique ? Retour donc aux Écritures ? Pas sûr, mais pas tout à fait exclu non plus, néanmoins selon une approche différente.

Ce ne peut être Le Grand Architecte Universel qui a parsemé la Terre de toutes les infamies énumérées, et encore moins Lui qui y a lâché de Sa propre main des hordes googolesques de vilains nano agents pathogènes essaimant vite, infectant vite et tuant vite les plus faibles, parmi d’autres. Non, puisqu’on le sait: Lui a d’autres moyens, et d’autres plans, que nous n’avons pas à connaître.
Avant de poursuivre, un bref rappel et quelques chiffres.
Selon certaines estimations, la peste noire, pire pandémie enregistrée et qui a suivi l’époque des croisades, a tué durant huit ans quelque 25% de la population mondiale de l’époque, 50% selon d’autres. Une fois éteinte, c’est la Renaissance qui a pris sa place. En dix-huit mois environ, le Covid-19 seul vient de réduire la population mondiale actuelle d’approximativement 0.025%, ce qui – proportionnellement – correspond à environ 0.13% sur une même période de huit ans, soit à peu près 200 à 400 fois moins que la redoutable peste noire. Viendra alors pourtant, comme il y a huit siècles en arrière, le moment pour “The Great Reset” ? La remise des compteurs à plat ou à zéro ? Une seconde Renaissance ?
Les vraies disparités sont pourtant ailleurs. Si la peste noire a donc clairement dévasté l’espèce humaine, la pandémie actuelle est extrêmement loin de produire de semblables ravages. Physiques. En ces temps-là, «les hommes croyaient en Dieu et aux forces du mal» 1. Au XIVe siècle, personne n’avait idée des hommes de notre temps qui, chevauchant modifications génétiques, biotechnologies et cryogenèse, soit craignent irrationnellement et sans limites la maladie et la mort – physique, soit n’acceptent plus tellement la fatalité.
C’est là où tout change. D’un côté, les notions approximatives, les remèdes de fortune et la précarité universelle de jadis. D’un autre côté, les acquis, les moyens et le niveau de vie sans commune mesure d’aujourd’hui. Peut-être 200 à 400 fois supérieurs (sic!). Et comme on a vu que la “force de frappe” du Covid-19 est à ce point moindre par rapport à celle de la peste noire (peut-être 200 à 400 fois – sic!), pour trouver un impact comparable il faudrait sérieusement travailler sur le mental, dont l’infériorité comblerait le handicap. Mais pourquoi œuvrer pour un tel impact et qui s’adonnerait à ce travail ?!…
S’attaquer à ce sujet présuppose céder à la tentation et ouvrir la boîte de Pandore, mordre le fruit défendu. C’est clairement délicat et risqué, mais pratiquement inévitable. Procéder donc avec un discernement infini.
Le mal actuel – qui appartient à la grande famille des grippes – a vite fait de diviser la Terre en deux camps principaux, distincts, irréconciliables et totalement inégaux. Le camp de loin le plus fourni rassemble tous les inconditionnels, regroupés dans différentes catégories ordonnées sur l’échelle de la candeur. À différents degrés, ils s’alignent automatiquement sur les versions officielles, au fur et à mesure de leur apparition. De l’autre côté, il y a la minorité de ceux que les inconditionnels traitent de tous les noms méprisables, mais surtout de “anti-quelque chose”, “complotistes” et “conspirationnistes”. À tout moment ils verraient des chimères partout, inventeraient des réalités parallèles et s’alimenteraient d’illusions dangereuses fabriquées dans leurs esprits troublés.
Je ne suis d’aucun de ces assemblages, mais peut-être d’un troisième groupe, médian, peut-être totalement marginal, peut-être insignifiant: celui des éveillés, des observateurs, des analyseurs et des attentistes. J’aime croire que – les yeux ouverts – j’observe, analyse et attends, en essayant de ne pas juger. Quoi ? […]
[18 janvier 2021]