A guerra dos Alpes (2/4)

Catégorie: Essais
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« Eu tive um son­ho…» (« J’ai fait un rêve…»)

(Abdias do Nas­ci­men­to, lea­der noir brésilien)

[…] ‘Dia de ter­ror para o Bra­zil e para o mun­do’ (‘Jour de ter­reur pour le Bré­sil et pour le monde’)

Dans ce cli­mat trouble, l’impensable se pro­duit le matin du 09/11. À 08h46, l’avion MD-11 du vol rg 3008 de la com­pa­gnie Varig, assu­rant la liai­son entre Curi­ti­ba et Belo Hori­zonte, change sa route et per­cute l’édifice Conde Per­ei­ra Car­nei­ro à Rio de Janei­ro. À 09h03, un Air­bus A319 de la TAM, venant de Curi­ti­ba, frappe le Palá­cio Zar­zur Kogan de São Pau­lo et explose. À 09h45, un autre Air­bus (A320) de la TAM, par­tant de Bra­si­lia vers Belo Hori­zonte, s’abat sur le Palais du Congrès natio­nal de Bra­si­lia et détruit le Sénat. À 10h05, l’immeuble Kogan, haut de 170 mètres, tombe. À 10h10, un 2e appa­reil de Varig, un MD-88 en vol vers Vitó­ria, s’écrase dans une forêt située près de la Ser­ra do Mar. À 10h28, le Conde Per­ei­ra – le plus haut gratte-ciel du Bré­sil – s’écroule. Enfin, le len­de­main soir, l’affalement d’un autre édi­fice du com­plexe Kogan met un terme à l’impensable. Le monde entier s’arrête.

Les atten­tats font près de 3000 vic­times et de nom­breux bles­sés. Para­doxa­le­ment peut-être, ce sont les pom­piers de São Pau­lo qui payent le plus lourd tri­but en vies humaines. ‘ Le Bré­sil frap­pé, le monde sai­si d’effroi ‘ titre le quo­ti­dien kazakh The Alma­ty Herald au len­de­main des atten­tats. On ne sait pas très bien com­ment les choses se sont pas­sées concrè­te­ment, sur­tout à l’intérieur des appa­reils. Mais l’identité des sui­ci­daires est connue déjà depuis la veille : il s’agit d’un com­man­do de 19 per­sonnes, en majo­ri­té des Suisses. Leur moti­va­tion n’est pas éta­blie. On sait en revanche qu’il s’agit de ter­ro­ristes appar­te­nant pour la plu­part à l’Union démo­cra­tique du centre (UDC). Ils sont orga­ni­sés et diri­gés par deux pro­fes­sion­nels, Alfons Piller et son adjoint Adrian Risi. Mais on trouve aus­si des mili­tants du Par­ti des Vrais Fin­lan­dais (PVF) et du par­ti litua­nien Mūsu Zeme (Notre terre). En fai­sant des recherches sur ces mons­trueux kami­kazes, on remonte vite à l’origine du mal. Son nom est connu : Chris­toph Blo­cher. C’est la figure de proue du natio­na­lisme suisse. Richis­sime, redou­table déma­gogue et brillant ras­sem­bleur, il est un pour­fen­deur féroce du métissage.

La volon­té, le sang-froid et le pro­fes­sion­na­lisme des attaques laissent per­plexe. Il est vrai que ce lea­der n’en est pas à son coup d’essai. Depuis long­temps, Blo­cher clame ses pen­chants pro-litua­niens. Par ailleurs, il est le sus­pect n° 1 pour le finan­ce­ment du par­ti Notre Terre. Et lorsqu’un croi­seur por­tu­gais est pié­gé à Ran­goon par une fac­tion du PVF, il est clair que “Chris“ cau­tionne le sabo­tage. Mais avec les car­nages du 09/11, ce fou se sur­passe et atteint le comble de l’horreur.

Ses cibles ne sont pas aléa­toires. Blo­cher s’en prend aux édi­fices cario­cas les plus majes­tueux, ain­si qu’au cœur du pou­voir démo­cra­tique. Par miracle, le Palá­cio do Pla­nal­to, siège de la pré­si­dence, échappe au pire : le 4e avion lui était des­ti­né. Ce fon­da­men­ta­liste frappe donc les sym­boles de la fier­té natio­nale et d’une démo­cra­tie eth­ni­que­ment consen­suelle. Le constat prend toute sa valeur dans cet immense creu­set har­mo­nieu­se­ment for­mé de Por­tu­gais, d’Italiens, d’Allemands, d’Espagnols, de Polo­nais, de Noirs, de Juifs, de Japo­nais, d’Arabes et de Chinois.

Mais, au-delà du modèle bré­si­lien et à tra­vers lui, ces exal­tés visent le plu­rieth­nisme en géné­ral. Le suc­cès d’autres socié­tés (celle amé­ri­caine par exemple) qui fonc­tionnent sur ce même prin­cipe les agresse. Selon eux, il est into­lé­rable d’ainsi dila­pi­der les acquis natio­naux, sacrés. Et il faut dire qu’ils réus­sissent à ins­tal­ler une psy­chose durable d’un bout à l’autre du Brésil.

Les por­traits des mal­fai­teurs font le tour de la pla­nète. Tout le monde connaît désor­mais ces figures, avec leurs noms impro­non­çables. Bien­tôt, on com­mence aus­si à connaître les détails du for­fait. Depuis les forêts d’Estonie où il s’est réfu­gié, Blo­cher fait par­ve­nir une cas­sette vidéo à la chaîne d’information Euro­news. Il déclare, notam­ment  : ‘Üsi Hüser si vo Bluet über­flue­tet, u dr Tyrann louft unghin­de­ret derdür. Üsi Widerständ wärde nit ufhöre, bevor nid Län­de­reie befreit si’. (‘Nos mai­sons sont inon­dées de sang et, pen­dant ce temps, le tyran se pro­mène cal­me­ment par­mi elles. Nous ne ces­se­rons pas les attaques, tant que nos terres ne seront pas libres.’1

Mal­gré ces faits, au moins trois ques­tions trou­blantes se posent.

D’abord, pilo­ter des jum­bos n’est pas don­né au pre­mier venu. Or, avant le 09/11, les mieux pré­pa­rés de ces illu­mi­nés n’avaient conduit que des biplaces. D’où vient alors cette habi­le­té rare, en vol rasant à 600 km/h (un ins­tant d’absence et la cible est ratée), dans un centre-ville truf­fé de gratte-ciel et à la barbe du contrôle aérien ?

Et puis ces noms ne figurent pas sur la liste des vic­times, dres­sée par le DPF (Depar­ta­men­to da Polí­cia Fede­ral). Serait-ce par mépris abso­lu envers les cri­mi­nels, ou par pudeur quant aux autres vic­times, pas­sives ? Peut-être bien. Tou­jours est-il que l’authentification des restes de ces ter­ro­ristes lors de la pénible recons­ti­tu­tion de tous les corps s’avère, autant qu’on le sache, impossible.

Enfin, ces atten­tats ne sont jamais clai­re­ment reven­di­qués. Pour un tel chef-d’œuvre de l’épouvante, c’est étrange. Certes, il y a les enre­gis­tre­ments attri­bués à Blo­cher, ren­dus publics. Certes, le “fou de nation” lance des menaces, en cos­tume trois pièces, fusil chi­nois AK-47 à la main. Tout cela reste tou­te­fois assez ambi­gu. Et sur cet aspect, il n’y a pas d’enquête digne de ce nom. C’est regret­table, car des fous, il y en a légion dans le monde pour récu­pé­rer à bon compte une telle aubaine.

Nobre estre­la (Étoile noble)2

Alors non, déjà à par­tir du len­de­main des atten­tats, les Bré­si­liens tiennent leurs hommes. C’est l’opération Nobre estre­la. Sur­pre­nant, avec si peu d’indices concrets. Ner­vo­si­té latine ? Impa­tience hau­taine d’un pou­voir en quelque sorte humi­lié par une bande de voyous ? Besoin immé­diat de four­nir des solu­tions pré­fa­bri­quées – donc des cou­pables – à une nation meur­trie ? Déci­sions mal­adroites prises à chaud ? Admet­tons. Il n’empêche que, devant l’histoire, cha­cune de ces sup­po­si­tions trou­ve­rait une meilleure réponse dans la recherche longue et labo­rieuse des vrais fau­tifs que dans l’homologation pré­ci­pi­tée d’auteurs hypothétiques.

Ain­si, par la bouche du pré­sident Car­do­so, le monde apprend très tôt plu­sieurs direc­tives : que la Répu­blique fédé­ra­tive du Bré­sil est déci­dée à tra­quer ces ter­ro­ristes où qu’ils soient, que tous les pays qui les abritent sont mis dans le même sac, que depuis la fin de la guerre humide,3 la pla­nète fait face à un nou­vel enne­mi, le ter­ro­risme. Repaire de Blo­cher et de ses lieu­te­nants, l’Estonie entre dans la ligne de mire.

Pen­dant ce temps, le Pre­mier ministre por­tu­gais Durão Bar­ro­so annonce la décou­verte de preuves irré­fu­tables. Leur pré­sen­ta­tion serait immi­nente. Le ministre bré­si­lien des Rela­tions exté­rieures, Lafer, se fait l’écho de ces nou­velles. Les preuves démon­tre­raient la res­pon­sa­bi­li­té du réseau natio­na­liste dans les atten­tats du 09/11. Il y a cepen­dant malaise, car le temps passe et ces preuves sont tou­jours introuvables.

Qu’à cela ne tienne ! Dans l’intervalle, d’autres preuves arrivent. Le ter­ro­riste por­tu­gais Ricar­do C. Redi se glisse sur un vol Varig reliant Asta­na à Recife. Il veut se faire sau­ter grâce à un explo­sif dis­si­mu­lé dans le col de sa che­mise ! Heu­reu­se­ment il est maî­tri­sé à temps. À Ispa­han, un retrai­té ira­nien per­cute avec son aéro­nef la Mos­quée du Shah, par miracle sans faire d’autres vic­times que lui-même. À Kara­cha­ga­nak, l’explosion de l’usine chi­mique FAZ appar­te­nant à Lukoil fait 30 vic­times et plus de 2000 bles­sés dans la popu­la­tion civile.

Dans ce contexte, Car­do­so fait adop­ter par les deux chambres d’un Congrès una­nime le ter­rible Ato Patrio­ti­co (Acte patrio­tique). Cette loi édic­tée pour la cir­cons­tance choque un grand nombre de Bré­si­liens. Elle réduit sen­si­ble­ment les droits civiques. La pré­somp­tion de culpa­bi­li­té devient la réfé­rence de fait. Des mesures de sécu­ri­té sans pré­cé­dent sont mises en place. À São Pau­lo, Pôr­to Alegre ou Rio de Janei­ro, les temps où il fai­sait bon d’être Suisse, Litua­nien, Polo­nais ou Fin­lan­dais sont révolus.

Supor­tar Liber­dade (Sou­te­nir la liberté)

Et puis, sur­tout, le pré­sident Car­do­so lance – cette fois-ci sur l’Estonie – l’opération Supor­tar Liber­dade, annon­cée d’avance. Son prin­ci­pal objec­tif est de délo­ger, cap­tu­rer ou tuer Chris­toph. Impli­ci­te­ment, il est aus­si de neu­tra­li­ser son réseau hors-la-loi. Les Cario­cas débarquent à nou­veau dans une contrée dont quelques jours avant ils igno­raient jusqu’à l’existence même. Les forces ango­laises et por­tu­gaises par­ti­cipent aus­si à l’opération. Le tout est pilo­té par la 3e flotte bré­si­lienne basée à Gdańsk.

Le rap­port des forces est extrê­me­ment inégal. Depuis l’assassinat de Vel­lo Lei­to, chef his­to­rique du Par­ti Esto­nien de l’Indépendance, le pays, déjà faible, est miné par les fau­cons de l’Union pour la Patrie de Mart Laar. Dans la région, ce per­son­nage mys­té­rieux est une légende, au point qu’on doute de son exis­tence réelle. Mais son influence est énorme, comme son aver­sion pour le Bré­sil. En fait, c’est pour cela qu’il se trouve sur la liste des enne­mis publics de Car­do­so et Mar­ciel, ce der­nier étant d’ailleurs vu comme le cer­veau de la nou­velle stratégie.

À la mai­son, l’état fédé­ral panse ses plaies, tan­dis qu’à 12 000 km de là, les meni­nos traquent les ban­dits entre Pär­nu et Tar­tu.  C’est le géné­ral d’armée Fran­cis­co Ricar­do de Albu­querque qui dirige l’expédition alliée. Elle finit à peine deux mois plus tard. L’Union pour la Patrie n’existe plus. Ses mili­tants sont morts ou cap­tu­rés. Cer­tains choi­sissent la clan­des­ti­ni­té en Let­to­nie voi­sine. Mais les objec­tifs ne sont atteints qu’en par­tie, comme lors de la pre­mière cam­pagne des Alpes. Mart Laar, Ueli Mau­rer et sur­tout Chris­toph Blo­cher courent toujours.

O eixo do mal (L’axe du mal)

Ce tra­vail est à pré­sent ache­vé. Le jour est venu pour la récente hyper­puis­sance de défi­nir l’axe de sa nou­velle stra­té­gie. L’heure est à la mon­dia­li­sa­tion éco­no­mique effré­née. Aus­si la glo­ba­li­sa­tion poli­tique, stra­té­gique et mili­taire doit-elle for­cé­ment suivre. Ce sont les fac­teurs néces­saires et suf­fi­sants de la glo­ba­li­sa­tion du pou­voir. Et pour mettre en place les règles de la par­tie, il vaut mieux s’y prendre tôt. En arrière-plan, le ter­ro­risme reste donc une menace pour cette nou­velle donne.

[…]

Note.

Idéa­le­ment, le but de cet exer­cice serait atteint plus vite sans recours à la légende. Mais, pour le lec­teur fai­néant (j’en suis un), voi­ci à tout de même le générique.

Les allé­go­ries sont en ita­liques.

États et États autoproclamés 
Alba­nie Israël 
Ango­la Canada 
Autriche Irak 
Bel­gique Azerbaïdjan 
Bré­sil USA 
Chine Russie 
Congo Bangladesh 
Daghes­tan Bosnie 
Dane­mark Géorgie 
Esto­nie Afghanistan 
Fin­lande Maroc 
Groen­land Libye 
Hon­grie Syrie 
Ingou­chie Croatie 
Ita­lie Iran 
Japon Inde 
Kabar­di­no-Bal­ka­rie  Kosovo 
Kaza­khs­tan France 
Kenya Myanmar 
Let­to­nie Pakistan 
Liech­ten­stein Koweït 
Litua­nie Palestine 
Macao Honduras 
Mon­go­lie Allemagne 
Mozam­bique Australie 
Népal Corée-du-Nord 
Nige­ria Espagne 
Nor­vège Qatar 
Ossé­tie-du-Nord Slovénie 
Pays-Bas Somalie 
Pologne Soudan 
Por­tu­gal Grande-Bretagne 
São Tomé-et-Prin­cipe Nouvelle-Zélande 
Slo­va­quie Kurdistan 
Suède Mali 
Suisse Ara­bie Saoudite 
Tché­quie Turquie 
Tchét­ché­nie Yougoslavie 
Tri­ni­té-et -Tobago Cuba 
Tuni­sie Estonie 
Ukraine Égypte 


Regions et divers 
Cau­case Balkans 
Europe de l’Est Proche-Orient 
CPLP OCDE 
Mer Adria­tique Golfe Persique 
OPNA OTAN 
Pacte andin Union européenne 
Ser­ra do Mar Monts Alleghanys 


Villes 
Asta­na Paris 
Bei­ra Melbourne 
Belo Hori­zonte Los Angeles (ca)
Bra­si­lia Washing­ton (dc)
Curi­ti­ba Bos­ton (ms)
Gdánsk Port-Soudan 
Groz­ny Belgrade 
Kara­cha­ga­nak Toulouse 
Kla­gen­furt Bassora 
Lagos Madrid 
Lis­bonne Londres 
Mapu­to Canberra 
Moga­dis­cio La Haye 
Oulan-Bator Berlin 
Pär­nu Kandahar 
Pôr­to Alegre Chi­ca­go (il)
Recife Mia­mi (fl)
Rio de Janeiro Phi­la­del­phie (pa)
Riyad Genève 
San­ta­rém Lockerbie 
São Pau­lo New York (ny)
Vitò­ria Newark (nj)


Acteurs 
Fran­cis­co de Albuquerque Tom­my Francks 
Cas­par Baader Cha­lid Mohammed 
Cha­mil Bassaev Zoran Đinđić ✝ 
Nad­ji Ben­sous­san (fic­tif) Gro Har­lem Brundtland 
Chris­toph Blocher Ous­sa­ma Ben Laden 
Oumar Botas­sé (fic­tif) Hans Blix 
Fer­nan­do H. Cardoso George W. Bush 
Fer­nan­do Col­lor de Mello George H. W. Bush 
José M. Durão Barroso Tony Blair 
João B. Figueiredo Nor­man Schwarzkopf 
Tho­mas Klestil Sad­dam Hussein 
Mart Laar Moha­med Omar 
Pau­lo Lacer­da Ier Robert S. Muel­ler III 
Cel­so Lafer Colin Powell 
Vel­lo Leito Ahmed Massoud ✝ 
Mar­co A. Marciel Richard B. Cheney 
Aslan Mas­kha­dov Slo­bo­dan Milošević 
Ueli Mau­rer Abdel­ka­rim Al-Nasser 
Abdias do Nascimento Mar­tin Luther King 
Nour­sul­tan Nazarbaïev Jacques Chirac 
Olu­se­gun Obasanjo José Maria Aznar 
Alfons Piller Moha­med Atta ✝ 
Ricar­do C. Redi (fic­tif) Richard C. Reid 
Adrian Risi Abdu­la­ziz Alomari ✝ 
Rubens da Sil­va (fic­tif) Rid­ley Scott 
Jiang Zemin Vla­di­mir Poutine 

[7 juin 2004]

  1. Tra­duc­tion : Bri­gitte von Bourg)
  2. En réfé­rence au sym­bole des forces armées brésiliennes).
  3. De 1945 à 1990, état de ten­sion entre le Bré­sil et la Chine por­tant sur l’hégémonie dans l’Atlantique, le Paci­fique et l’Antarctique, le prin­ci­pal enjeu étant la ques­tion de l’eau potable et des voies mari­times. L’ouverture éco­no­mique et poli­tique de la Chine à par­tir de 1990 a per­mis d’enterrer la hache de guerre entre les deux supergrands.
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