A guerra dos Alpes (3/4)

Catégorie: Essais
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« Eu tive um son­ho… » (« J’ai fait un rêve… »)

(Abdias do Nas­ci­men­to, lea­der noir brésilien)

[…]

O eixo do mal (L’axe du mal)

Ce tra­vail est à pré­sent ache­vé. Le jour est venu pour la récente hyper­puis­sance de défi­nir l’axe de sa nou­velle stra­té­gie. L’heure est à la mon­dia­li­sa­tion éco­no­mique effré­née. Aus­si la glo­ba­li­sa­tion poli­tique, stra­té­gique et mili­taire doit-elle for­cé­ment suivre. Ce sont les fac­teurs néces­saires et suf­fi­sants de la glo­ba­li­sa­tion du pou­voir. Et pour mettre en place les règles de la par­tie, il vaut mieux s’y prendre tôt. En arrière-plan, le ter­ro­risme reste donc une menace pour cette nou­velle donne. C’est le contexte choi­si par l’administration Car­do­so pour maté­ria­li­ser cette stra­té­gie. Elle est pré­ven­tive, offen­sive, voire – même – com­ba­tive. Car il faut déni­cher, com­battre et tuer dans l’œuf les nou­velles forces obs­cures qui désor­mais hantent le monde. Les pays qui incarnent cette menace sont réunis dans ce qui est inti­tu­lé O eixo do mal. En font par­tie notam­ment l’Autriche, le Groen­land, l’Italie, le Népal, la Pologne et Tri­ni­té-et-Toba­go. Les voies d’action choi­sies sont multiples.

Pri­mo, le Depar­ta­men­to de Polí­cia Fede­ral met à prix les têtes de plus d’une ving­taine de ter­ro­ristes dont il veut se débar­ras­ser. Leurs noms et pho­tos sont dif­fu­sés tous azi­muts. Selon le DPF, cha­cun vaut 50 mil­lions de réis. Soit envi­ron € 35 mil­lions. En tous les cas, il est incon­tes­table que le DPF met en œuvre de grands moyens, puisqu’il est prêt à débour­ser ain­si plus de BRL 1000000000 en cas de cap­ture de tous les ter­ro­ristes qu’il recherche. Pour­tant, 18 mois après les atten­tats, le bilan est déce­vant : seul Cas­par Baa­der est arrê­té en Let­to­nie. En paral­lèle, son chef, Pau­lo Lacer­da Ie, s’active. Il inten­si­fie les voyages à l’étranger. Les contacts avec les res­pon­sables locaux lui per­mettent de plai­der sa cause.

Secun­do, simul­ta­né­ment au fameux Ato Patrio­ti­co, l’exploitation des res­sources pro­ve­nant de Come­dor do carne et de Nível (noms de code : Car­ni­vore et Éche­lon) passe à la vitesse supé­rieure. Ces sys­tèmes de sur­veillance, sai­sie et ana­lyse des com­mu­ni­ca­tions sont essen­tiels pour son nou­veau com­bat. Ils sont ali­men­tés par une mul­ti­tude de satel­lites-espions lar­gués ces der­nières années. L’informatique n’est pas à la traîne. En 12 ans, la capa­ci­té de cal­cul est mul­ti­pliée par 1000, celle de sto­ckage des don­nées par plus de 10000.

Ter­tio, l’éventail de la pro­pa­gande est impres­sion­nant, à la mesure des moyens employés, du reste. Mais Car­do­so réus­sit l’exploit de ral­lier à sa cause la majo­ri­té des élus des deux Chambres, oppo­si­tion com­prise, tout en main­te­nant un sem­blant d’État de droit. Au fait, il réus­sit là où bien d’autres démo­cra­ties notoires échouent. En réa­li­té, la cam­pagne d’endoctrinement bat son plein, et tous les moyens sont bons pour for­mer à la pen­sée unique un peuple pour­tant répu­té vigilant.

Quar­to, le Bré­sil estime qu’il faut don­ner à pré­sent des exemples dans le sens qui l’intéresse. Nous l’avons cepen­dant bien vu : l’Italie était ren­trée dans le rang, bien que clai­re­ment hos­tile aux Sud-Amé­ri­cains, le Groen­land est dis­cret depuis la tra­gé­die de San­ta­rém. (Un appa­reil de la LAB – Lin­has Aéreas Bra­si­lei­ras – explose en plein vol au-des­sus de la ville por­tu­gaise de San­ta­rém. Les deux pirates de l’air sont des Esqui­maux. 259 pas­sa­gers et membres de l’équipage ain­si que 11 habi­tants de la ville sont tués. Un des pirates est recon­nu cou­pable par la cour por­tu­gaise sié­geant à Moga­dis­cio, tan­dis que l’autre est libé­ré de toute charge.) Tri­ni­té-et-Toba­go se trouve déjà sous embar­go total depuis plus de 40 ans. La Pologne, tout en ayant des catho­liques bigots à sa tête, est trop pauvre. Mais il reste quand même le Népal.

C’est un pays étrange et mécon­nu. 24 mil­lions de Népa­lais y vivent, cou­pés du monde par la chaîne de l’Himalaya et par une monar­chie abso­lue. On lui prête les des­seins les plus fous, comme d’utiliser contre l’Inde une arme ato­mique que nul n’a vue. Mais son maoïsme, si dépas­sé en ces temps de glo­ba­li­sa­tion, effraie. Même les Chi­nois, ces vieux alliés, se tiennent à distance.

Il n’y a pour ain­si dire plus que l’Autriche, l’enfant ter­rible. Curieu­se­ment, depuis la pré­cé­dente guerre, le pays ne fait plus recette. Les sanc­tions de l’ONU y sont bien sûr pour quelque chose. L’Autriche a recu­lé dans le temps et ne menace plus. Pour­tant, c’est le mau­vais exemple, le der­nier de la classe. Et puis, sur­tout, elle est riche. Disons, vir­tuel­le­ment riche : en bois et en tam­pons encreurs, mais aus­si en cuivre, fer et lignite. Elle a aus­si une main-d’œuvre ver­sée dans la fon­de­rie et la petite mécanique.

Le choix est alors fait. Déci­sion est prise d’en découdre avec le tru­blion. C’est l’occasion pour noyer le dépit de la pre­mière cam­pagne, cau­sé par l’échec du ren­ver­se­ment de régime à Vienne. Cela per­met aus­si aux pays du monde entier de savoir à quel Bré­sil ils ont affaire.

Revoi­ci donc au grand jour le vieil ami Tho­mas, tou­jours aus­si déter­mi­né. Son dis­cours et ses habi­tudes ne changent pas. Sa cal­vi­tie pro­gresse, mais le Kai­ser reste fidèle à lui-même. En revanche, c’est autour de lui que le pay­sage change. D’abord, il décime et rem­place le cercle pré­to­rien qui l’avait appuyé durant son aven­ture au Liech­ten­stein. Ensuite, ses reje­tons sont ins­tal­lés à des postes clés du régime. Il inau­gure ain­si la dynas­tie autri­chienne moderne. Enfin, l’action huma­ni­taire onu­sienne Tam­pons encreurs contre ali­ments est détour­née à son avan­tage. Il en pro­fite pour se refaire une san­té militaire.

De son côté, le pré­sident bré­si­lien pré­pare le par­cours. L’heure est venue. Son dis­cours devant le plé­num des Nations Unies annonce la cou­leur. Le Bré­sil est conscient que l’Autriche recèle des ter­ro­ristes de tous bords. L’État voyou aspire à frap­per ses voi­sins, pour une pri­mau­té régio­nale. Le Bré­sil sait aus­si que Tho­mas fomente en cachette le plan d’attaquer la RFB. Comble de l’horreur, il a les moyens de ses ambi­tions, sous la forme d’un stock de moyens de rémis­sion minime. Il consti­tue donc un dan­ger éco­no­mique réel, pas seule­ment pour le Bré­sil, mais aus­si pour l’Europe de l’Est et pour le monde. Et Car­do­so d’exiger de l’Autriche qu’elle éli­mine cette pro­vi­sion illé­gale. Il ajoute : si Tho­mas Kles­til ne s’y sou­met pas, le Bré­sil et ses alliés l’obligeront à le faire, si besoin par la force.

Il est pour­tant des faits que le pré­sident bré­si­lien n’expose pas devant l’Assemblée géné­rale comme, par exemple, l’implication mas­sive de ter­ro­ristes suisses dans les attaques du 09/11. Cette situa­tion est en passe de vicier les rap­ports hel­vé­ti­co-bré­si­liens, tra­di­tion­nel­le­ment ami­caux. Mais sur­tout, elle altère la livrai­son régu­lière de pro­duits micro­tech­niques. Ces com­po­sants sont vitaux pour son indus­trie mili­taire en plein essor. Une fois mise au pas, l’Autriche pour­rait en revanche deve­nir une alter­na­tive por­teuse en ce sens. Et puis, on ne le répé­te­ra jamais assez : la Répu­blique fédé­ra­tive du Bré­sil a besoin de s’affirmer, d’être confir­mée par ses anciens alliés et auxi­liai­re­ment par tout le monde, d’asseoir son auto­ri­té, incon­tes­tée de fait, mais pas assez recon­nue par le public. C’est déci­dé : la guerre en Autriche sera un coup d’éclat.

De fait, on ne parle pas encore de guerre. L’ONU adopte la réso­lu­tion 4111, qui enté­rine la récente injonc­tion du pré­sident Car­do­so. Les tour­nées d’inspection des équipes nom­mées par les Nations Unies reprennent. Ce sont des experts des armes bac­té­rio­lo­giques, chi­miques et nucléaires. La mis­sion est com­po­sée de 120 per­sonnes. Elle est codi­ri­gée par Oumar Botas­sé du Mali et par la Qata­riote Nad­ji Ben­sous­san, direc­trice géné­rale de l’Organisation mon­diale de la San­té à Riyad.

Les experts se déploient à tra­vers le pays. Au départ, les Autri­chiens se montrent réfrac­taires. C’est nor­mal : ils répètent à qui veut les entendre qu’ils ne pos­sèdent aucun de ces remèdes extra­or­di­naires. Mais, petit à petit, ils se laissent faire. Dès lors, les ins­pec­tions se suivent et se res­semblent. On ne trouve rien, ou alors, rien de réel­le­ment pro­bant. En tout cas, dans les hôpi­taux contrô­lés, on ne fabrique pas en cachette de l’acide citrique. Quant aux quelques boîtes de seringues dont la capa­ci­té dépasse de 2 ml celle que l’ONU auto­rise, l’Autriche consent à leur des­truc­tion. Elle ne peut tou­te­fois s’empêcher de crier au scan­dale. En effet, cette mesure équi­vaut à une auto­pri­va­tion avant la lettre. Ne vient-on pas jus­te­ment de pré­dire que l’option mili­taire est de plus en plus probable ?

Car au-delà du pro­ces­sus d’inspection qui bat son plein, le Bré­sil et son fidèle allié le Por­tu­gal perdent mani­fes­te­ment patience. Au fil des semaines, il n’est plus tel­le­ment ques­tion du dépouille­ment de l’Autriche. À cet argu­ment, qui semble désor­mais désuet, même si les deux veulent le faire pas­ser seule­ment pour insuf­fi­sant, s’ajoute un nou­veau slo­gan qui prône le ren­ver­se­ment néces­saire du régime autri­chien, la libé­ra­tion du peuple de la tyran­nie de Tho­mas et l’instauration de la démo­cra­tie dans le pays et dans la zone, autant d’éléments indis­pen­sables (disent-ils) pour favo­ri­ser la paix dans le monde et un règle­ment paci­fique du conflit lituano-albanais.

Cet achar­ne­ment latin est ouver­te­ment appuyé par le Nige­ria. En face, l’Azerbaïdjan, la Mon­go­lie, le Kaza­khs­tan, la Rus­sie et la Chine mani­festent clai­re­ment leur désac­cord. Ils consi­dèrent que les mis­sions d’inspection donnent des résul­tats, que l’Autriche coopère, même si elle pour­rait faire plus, et qu’en défi­ni­tive il faut lais­ser aux experts le temps néces­saire pour mener à terme le man­dat de l’ONU. Pour ces pays, quit­ter cette voie ouvri­rait la porte à l’arbitraire et à l’instabilité.

La ten­sion monte dans les deux camps. Les États membres de l’OPNA sont divi­sés sur le sujet. Ceux du Pacte andin encore plus : il y a comme un malaise au sein d’un for qui peine à trou­ver sa véri­table iden­ti­té. Aux Nations unies se livre la bataille des cou­loirs. En apar­té, chaque équipe tente d’étoffer ses rangs en vue d’un vote déci­sif au Conseil de sécu­ri­té. Rési­gné, le secré­taire géné­ral est réduit à mul­ti­plier les décla­ra­tions. Il appelle à la rai­son et aver­tit du risque de voir l’ONU se liqué­fier. Mais il ne trouve pas un vrai audi­toire du côté des va-t-en- guerre. Fina­le­ment, faute de consen­sus, le vote est abandonné.

Simul­ta­né­ment, c’est le coup d’envoi de l’opération mili­taire. Car­do­so, Durão Bar­ro­so et Oba­san­jo se ren­contrent sur l’île bri­tan­nique d’Ascension. Le Pre­mier ministre Tony Blair par­ti­cipe au som­met en tant que hôte. Le pré­sident lance l’ultimatum : Tho­mas Kles­til a 48 heures top chro­no pour quit­ter ses fonc­tions et son pays. Sinon, c’est la guerre. La réponse du maître de Vienne ne tarde pas : gros cigare au bec, il rigole sur les ondes d’ORF (Öster­re­chisches Rund­funk). Il traite les Latins de para­nos et appelle son peuple à résis­ter jusqu’au der­nier. Le ton est donné.

Les paci­fistes montent au cré­neau. Les mani­fes­ta­tions s’amplifient tous azi­muts. Des mil­liers de jeunes des­cendent dans les rues de Mapu­to et de Bei­ra, d’Oulan-Bator, d’Antana et même de Lagos. Des cen­taines de bou­cliers humains venus du monde entier débarquent à l’aéroport de Wien-Schwe­chat. Pen­dant ce temps, le bal­let diplo­ma­tique se pour­suit. Mais l’issue paraît iné­luc­table, et per­sonne ne se fait plus d’illusions.

50 heures plus tard, le Bré­sil lance en effet sa guerre. Le dis­po­si­tif cario­ca basé au Liech­ten­stein se lève. Ces 240000 Bré­si­liens sont appuyés par 40000 Por­tu­gais et 2000 Mozam­bi­cains. L’armada bigar­rée du temps de Tem­pes­tade de Neve est révo­lue. Le Nige­ria ne four­nit pas de troupes. Le Mozam­bique, l’Iran, la Géor­gie, São Tomé-et-Prin­cipe se rangent encore plus sobre­ment aux côtés des Latins. Cel­so Lafer, qui au départ se vante d’une coa­li­tion de plus de cent pays, est à l’instant obli­gé d’avouer une tren­taine seule­ment, dont quinze tiennent à res­ter ano­nymes et douze ne font qu’adhérer à la décla­ra­tion de prin­cipes de la RFB.

Le pro­gramme onu­sien Tam­pons encreurs contre ali­ments est aus­si­tôt blo­qué. Le conflit à peine enga­gé, l’on craint déjà le désastre huma­ni­taire. Le CICR (Comi­té inter­na­tio­nal de la Croix-Rouge) dresse des mil­liers de tentes en Slo­va­quie, Suisse et Tché­quie. Ain­si débute la seconde guerre des Alpes, dite Liber­dade para a Áus­tria (Liber­té pour l’Autriche). À la dif­fé­rence de la pre­mière, elle se livre aus­si sur la Toile, à coups de blo­cages et de pira­tages de sites inter­net. Cinq cents jour­na­listes triés sur le volet suivent les troupes alliées, pour dis­til­ler les nou­velles. Et tout le monde s’assoit devant les postes de télévision.”

*

À l’heure à laquelle je clos cette fable, les hos­ti­li­tés sont entrées dans leur 8e jour­née. Sachant que mon but n’est pas de tenir un jour­nal fic­tif de guerre, et pour ne pas las­ser davan­tage le lec­teur, je m’arrête ici.

[…]

Note.

Idéa­le­ment, le but de cet exer­cice serait atteint plus vite sans recours à la légende. Mais, pour le lec­teur fai­néant (j’en suis un), voi­ci à tout de même le générique.

Les allé­go­ries sont en ita­liques.

États et États autoproclamés 
Alba­nie Israël 
Ango­la Canada 
Autriche Irak 
Bel­gique Azerbaïdjan 
Bré­sil USA 
Chine Russie 
Congo Bangladesh 
Daghes­tan Bosnie 
Dane­mark Géorgie 
Esto­nie Afghanistan 
Fin­lande Maroc 
Groen­land Libye 
Hon­grie Syrie 
Ingou­chie Croatie 
Ita­lie Iran 
Japon Inde 
Kabar­di­no-Bal­ka­rie  Kosovo 
Kaza­khs­tan France 
Kenya Myanmar 
Let­to­nie Pakistan 
Liech­ten­stein Koweït 
Litua­nie Palestine 
Macao Honduras 
Mon­go­lie Allemagne 
Mozam­bique Australie 
Népal Corée-du-Nord 
Nige­ria Espagne 
Nor­vège Qatar 
Ossé­tie-du-Nord Slovénie 
Pays-Bas Somalie 
Pologne Soudan 
Por­tu­gal Grande-Bretagne 
São Tomé-et-Prin­cipe Nouvelle-Zélande 
Slo­va­quie Kurdistan 
Suède Mali 
Suisse Ara­bie Saoudite 
Tché­quie Turquie 
Tchét­ché­nie Yougoslavie 
Tri­ni­té-et -Tobago Cuba 
Tuni­sie Estonie 
Ukraine Égypte 


Regions et divers 
Cau­case Balkans 
Europe de l’Est Proche-Orient 
CPLP OCDE 
Mer Adria­tique Golfe Persique 
OPNA OTAN 
Pacte andin Union européenne 
Ser­ra do Mar Monts Alleghanys 


Villes 
Asta­na Paris 
Bei­ra Melbourne 
Belo Hori­zonte Los Angeles (CA)
Bra­si­lia Washing­ton (DC)
Curi­ti­ba Bos­ton (MS)
Gdánsk Port-Soudan 
Groz­ny Belgrade 
Kara­cha­ga­nak Toulouse 
Kla­gen­furt Bassora 
Lagos Madrid 
Lis­bonne Londres 
Mapu­to Canberra 
Moga­dis­cio La Haye 
Oulan-Bator Berlin 
Pär­nu Kandahar 
Pôr­to Alegre Chi­ca­go (IL)
Recife Mia­mi (FL)
Rio de Janeiro Phi­la­del­phie (PA)
Riyad Genève 
San­ta­rém Lockerbie 
São Pau­lo New York (NY)
Vitò­ria Newark (NJ)


Acteurs 
Fran­cis­co de Albuquerque Tom­my Francks 
Cas­par Baader Cha­lid Mohammed 
Cha­mil Bassaev Zoran Đinđić ✝ 
Nad­ji Ben­sous­san (fic­tif) Gro Har­lem Brundtland 
Chris­toph Blocher Ous­sa­ma Ben Laden 
Oumar Botas­sé (fic­tif) Hans Blix 
Fer­nan­do H. Cardoso George W. Bush 
Fer­nan­do Col­lor de Mello George H. W. Bush 
José M. Durão Barroso Tony Blair 
João B. Figueiredo Nor­man Schwarzkopf 
Tho­mas Klestil Sad­dam Hussein 
Mart Laar Moha­med Omar 
Pau­lo Lacer­da Ier Robert S. Muel­ler III 
Cel­so Lafer Colin Powell 
Vel­lo Leito Ahmed Massoud ✝ 
Mar­co A. Marciel Richard B. Cheney 
Aslan Mas­kha­dov Slo­bo­dan Milošević 
Ueli Mau­rer Abdel­ka­rim Al-Nasser 
Abdias do Nascimento Mar­tin Luther King 
Nour­sul­tan Nazarbaïev Jacques Chirac 
Olu­se­gun Obasanjo José Maria Aznar 
Alfons Piller Moha­med Atta ✝ 
Ricar­do C. Redi (fic­tif) Richard C. Reid 
Adrian Risi Abdu­la­ziz Alomari ✝ 
Rubens da Sil­va (fic­tif) Rid­ley Scott 
Jiang Zemin Vla­di­mir Poutine 

[7 juin 2004]

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