L'arthrose de la poly tique (2/2)

Catégorie: Essais
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La période de conso­li­da­tion du poli­tique est pro­ba­ble­ment la plus cruelle de l’histoire. Les deux guerres mon­diales réunies auraient fait plus de vic­times que toutes les vio­lences engen­drées par d’autres formes de confron­ta­tion durant cette seconde période. Au total, plus de 100 mil­lions d’hommes seraient morts ain­si. Avec un bilan à peine plus éle­vé qu’un cin­quième de ce total, l’ultime période de l’époque indus­trielle consti­tue­rait ain­si une phase d’accalmie… Il serait pour­tant auda­cieux de sou­te­nir que ce constat grave ne tien­drait qu’au trans­fert de pou­voir évo­qué : en effet, le pas­sé est riche en exemples témoi­gnant du vieux pen­chant des hommes à s’entretuer. Ce serait aus­si pré­somp­tueux d’affirmer que les pro­mo­teurs (comme les exé­cu­tants) de ces désastres auraient été dotés d’une cruau­té pro­por­tion­nelle à ce ter­rible inven­taire : ceci négli­ge­rait les pro­grès tech­niques des moyens de des­truc­tion. (Les attaques amé­ri­caines contre les villes de Hiro­shi­ma et Naga­sa­ki ont fait, en quelques minutes, autant de vic­times que la guerre rus­so-japo­naise en deux ans. Est-ce que, pour autant, le pré­sident Tru­man occu­pe­rait la pre­mière place au pal­ma­rès de la bar­ba­rie, au détri­ment par exemple du tsar Nico­las II et de l’empereur Mut­su­hi­to, ou de tant d’autres ?) Enfin, je crois que l’émotion sur­gie à l’ombre de ces réflexions ne devrait pas estom­per le prin­ci­pal constat digne d’intérêt au sens de cette étude : poli­ti­que­ment, l’empreinte de cette période est faible. Certes, c’est le moment des plus grandes entre­prises doc­tri­naires de l’ère indus­trielle : le capi­ta­lisme for­diste, le tay­lo­risme, le key­né­sia­nisme, le bol­che­visme, le maoïsme, les natio­na­lismes alle­mand et ita­lien, aux­quels on pour­rait ajou­ter le colo­nia­lisme et le sio­nisme. Mais, fon­ciè­re­ment, pour l’électeur du monde occi­den­tal, l’offre poli­tique reste la même. Com­ment ça ?

Eh bien, le colo­nia­lisme ne fait par­tie que sub­si­diai­re­ment de la vie des métro­poles. Les échanges sont bien sûr vifs, la dépen­dance aus­si, sou­vent dans les deux sens. Mais poli­ti­que­ment, vus depuis l’Occident, les colo­nies et autres pro­tec­to­rats comptent peu. Avec la dic­ta­ture du pro­lé­ta­riat, le com­mu­nisme a vite fait d’éliminer les notions de contre-offre et d’option. Ain­si, pen­dant 50 ans, il s’entoure d’un nuage de satel­lites poli­ti­que­ment fac­tices. Vraies inno­va­tions et résul­tats d’un réel pro­ces­sus géo­po­li­tique, les natio­na­lismes alle­mand et ita­lien rejettent éga­le­ment toute contre-offre, tra­vaillant en mono­par­tisme. Mais leur vie est trop courte pour jeter les bases d’une alter­na­tive fiable, et leur par­cours les sort de l’histoire. Enfin, le tra­jet du sio­nisme est aus­si natio­nal, et en même temps dif­fus et répan­du. Et à vrai dire, son but ne se décline pas en termes de choix de concepts. Ain­si, de toutes ces for­mules plus ou moins récentes, une seul émerge, compte et se main­tient : la tou­jours bonne vieille poli­tique biva­lente gauche-droite.

Pen­dant et au sor­tir de la Seconde Guerre mon­diale, à l’exclusion des dic­ta­tures (le com­mu­nisme, le fas­cisme, le nazisme, le fran­quisme, le maoïsme, le pétai­nisme, le sala­za­risme, le sta­li­nisme, le titisme), cette vieille poli­tique glisse sur les mêmes rails qui l’ont tou­jours gui­dée. D’un côté, une gauche à pré­sent dog­ma­ti­que­ment affer­mie par la grande crise et par l’appui sino-sovié­tique. De l’autre, une droite en par­tie affai­blie par le conflit qui vient de s’achever, accu­sant les coups por­tés par l’occupant, mais sou­te­nue par l’Amérique dans ce qui sera bien­tôt la guerre froide. Donc, concrè­te­ment et à l’inverse de l’économique et du social, le poli­tique rate les ensei­gne­ments de cette ter­rible épreuve et amorce mal­adroi­te­ment le virage déci­sif de l’après-guerre. Les effets de cette iner­tie sin­gu­lière ne tardent pas à se mani­fes­ter, mais c’est avec le temps et les évé­ne­ments qu’ils se ren­forcent et marquent de leur empreinte le final de l’ère industrielle.

Si elle conti­nue d’être éla­bo­rée avant tout à droite et à gauche, la poli­tique de la 3e période ne bouillonne plus à droite dans les clubs et les salons, et encore moins à gauche dans les ate­liers et les can­tines. Preuve, si besoin il en était encore, la désor­mais fameuse 3e voie du Pre­mier ministre bri­tan­nique, reprise par d’autres diri­geants socia­listes, comme ten­ta­tive d’enrayer l’enlisement de la gauche en lui don­nant une direc­tion médiane. Pour­tant, les par­tis cen­tristes existent depuis tou­jours… En revanche, elle vibre au rythme des fes­ti­vals en plein air ; est secouée lors de chaque arri­vée d’immigrés clan­des­tins ; mobi­lise la rue pour les G7 ; s’expose dans les parades canines ; hurle à chaque nou­veau car­nage dans une école ; explose après Seve­so, Amo­co Cadiz, Bho­pal, Tcher­no­byl ; s’anime pour les débats télé­vi­sés sur l’euthanasie ; crie contre la guerre ; s’épand sur les sites de tchatche ; se scande durant les ral­lyes de Cox, Deuches et autres Har­leys. Avec le temps, l’instruction et l’information, et à tra­vers les chan­ge­ments qui ont eu lieu dans la vie de tous les jours, la poli­tique devient réel­le­ment l’affaire de tout le monde. Pas à pas, elle entre dans les chau­mières et se pré­pare dans la cui­sine, les salles de gym et devant la télé. Ceci, droite et gauche ne semblent pas encore le com­prendre, ou l’admettre, ou l’assimiler – elles qui per­sistent à pri­vi­lé­gier des pré­ceptes chers aux patriarches du capi­ta­lisme-impé­ria­liste et du marxisme-léninisme.

Dans quelle droite conser­va­trice clas­sique de quel pays se recon­naî­trait à pré­sent ce pdg danois, régnant à la tête d’une mul­ti­na­tio­nale à capi­taux espa­gnols, russes et amé­ri­cains, obli­gé de com­po­ser avec des dimen­sions géo­po­li­tiques, éco­lo­giques et cultu­relles inexis­tantes jusqu’alors ? Et l’ouvrier spé­cia­li­sé qui jouit d’un niveau de vie confor­table, com­ment pour­rait-il s’approprier le vibrant et his­to­rique slo­gan ‘Pro­lé­taires de tous les pays, unis­sez-vous !’ – lui qui n’a qu’une angoisse quo­ti­dienne : la sécu­ri­té de sa fille de 9 ans sur le che­min de l’école ? Et vers quelle droite, ou vers quelle gauche, se diri­ge­raient le petit fer­mier bous­cu­lé par la trans­gé­nose, la femme har­ce­lée par des réflexes sociaux machistes, l’automobiliste acca­blé par les inter­dits, ou le tout jeune cita­din débous­so­lé qui vient de tuer ses parents ?

Les thèmes changent donc, mais pas le poli­tique. Le plus direct et natu­rel effet de ce para­doxe, qui n’en est pas un, est l’apparition de mou­ve­ments qui reniflent les pro­prié­tés de ces chan­ge­ments et s’en reven­diquent aus­si­tôt. Et pen­dant que la droite pour­suit sur la voie libé­rale habi­tuelle de la socié­té indus­trielle, dans un contexte com­plè­te­ment restruc­tu­ré ; pen­dant que la gauche croit tou­jours dur comme fer à la lutte de classe au sein d’une civi­li­sa­tion satu­rée ; pen­dant ce temps-là, une nou­velle poli­tique sur­git, s’installe et se ren­force.1

La diver­si­té et, sou­vent, le pit­to­resque de ces groupes ne sont qu’à l’image de l’éventail et du carac­tère par­fois inso­lite des crises du monde actuel. Cer­tains se sont déjà taillé des places dis­tinctes sur l’échiquier poli­tique, d’autres sont en train de les cher­cher, et il y en a qui en sont encore à un stade pri­mi­tif. Mais ils par­tagent tous une même pro­prié­té : le rejet ferme des sté­réo­types droite-gauche. Et chaque nou­veau vote ou chaque nou­velle élec­tion qui marque la per­cée, brève ou non, de telle ou telle nou­velle ten­dance (qu’invariablement l’establishment poli­tique traite, avec condes­cen­dance, d’énigme acci­den­telle) confirme la dicho­to­mie crois­sante entre la réa­li­té de la rue et la poli­tique traditionnelle. 

Il y a d’abord les éco­lo­gistes. Cela fait plus de 30 ans qu’ils gagnent des galons sur une pla­nète de plus en plus vio­lée. Leur ligne dis­tincte de com­bat n’est plus à expli­quer, même si, de temps à autre, la gauche (modé­rée) les cour­tise. Et si l’attitude géné­rale face à la nature a évo­lué, c’est en bonne par­tie grâce à leur action.

Réagis­sant à toutes sortes d’alliances, à la pan-régio­na­li­sa­tion et à l’internationalisation, il y a les natio­na­listes. Par ces temps syn­cré­tiques, la défense des spé­ci­fi­ci­tés natio­nales est évi­dem­ment légi­time, mal­gré des mal­adresses répé­tées qui ruinent leur acti­vi­té. Uti­li­sés à mau­vais escient par la droite et la gauche, les maux de la der­nière guerre piègent une doc­trine qui est le plus sou­vent étran­gère aux excès d’autrefois.

Les paci­fistes, ensuite. Pas for­cé­ment asser­vis aux éco­lo­gistes, même s’ils leur sont sou­vent assi­mi­lés, leur cre­do est des plus louables. En effet, qui défen­drait une idéo­lo­gie guer­rière ? For­més il y a long­temps sur les pelouses du flo­wer-power, ils peinent pour­tant à se déga­ger de cer­tains cli­chés for­més à leur insu par la classe poli­tique tra­di­tion­nelle, comme celui d’amateurisme.

Suivent les anti­mon­dia­listes, ancien­ne­ment alter­na­tifs deve­nus alter­mon­dia­listes comme pour mieux évo­quer le désir d’un autre monde, et pas néces­sai­re­ment le rejet de celui, glo­bal, en construc­tion. Ben­ja­mins des pré­cé­dents, leur lutte ne vise pour­tant pas uni­que­ment la guerre. En plus, ils défendent aus­si bien les cultures locales face aux conglo­mé­rats, que la pro­duc­tion natu­relle face au ren­de­ment à tout prix.

Et puis, il y a les mou­ve­ments citoyens, approxi­ma­ti­ve­ment dans la même lignée. Pen­chant plu­tôt vers la gauche clas­sique, ils tentent néan­moins de rame­ner la conscience déci­sion­nelle au niveau de l’individu. Ce sont les déçus du socia­lisme qui les com­posent, mais pas seule­ment, et leurs suc­cès rela­tifs leur font espé­rer des jours meilleurs.

Les for­ma­tions pour une Europe conçue à tra­vers ses régions et ses dif­fé­rences regroupent des sen­si­bi­li­tés qui ont beau­coup de choses à par­ta­ger avec celles qui ont déjà été évo­quées ici. Cette vision exprime prin­ci­pa­le­ment le rejet d’une poli­tique clas­sique consi­dé­rée par trop conven­tion­nelle, embour­bée dans de vieux sché­mas ana­chro­niques et vul­né­rable aux défis du monde contemporain.

Cette mou­vance compte aus­si sur les défen­seurs des valeurs ances­trales. Pour un monde tou­jours plus uni­for­mé­ment repré­sen­té par le vir­tuel et le tout-plas­tique, ce réflexe ne sau­rait sur­prendre. Il est inté­res­sant que ces cou­rants d’idées ne soient pas spé­cia­le­ment et mala­di­ve­ment pas­séistes. C’est, à nou­veau, un type de réac­tion à un état en cours de géné­ra­li­sa­tion, que la droite et la gauche clas­siques sont inca­pables de gérer.

Dans un autre registre, il y a les groupes pour la défense des inté­rêts de la famille, ou contre les dif­fé­rentes formes de vio­lence (au tra­vail, à la mai­son, rou­tière, envers les enfants, les femmes, les ani­maux – encore que ceux-ci fassent sou­vent cause com­mune avec l’écologie). Selon les pays, leur pou­voir et leur influence, ils peuvent être redou­tables, preuve de leur popularité.

Cette revue des ten­dances est cer­tai­ne­ment incom­plète. Elle le serait encore plus, si d’autres for­ma­tions repré­sen­ta­tives des pré­oc­cu­pa­tions de l’homme d’aujourd’hui étaient omises. Par exemple les auto­mo­bi­listes, les usa­gers d’internet, les mino­ri­tés (cultu­relles, homo­sexuelles, reli­gieuses). Leur par­ti­cu­la­ri­té ? Avant d’être conser­va­teurs ou socia­listes, si d’aventure ils l’étaient, ils sont auto­mo­bi­listes, sur­feurs sur inter­net, occi­tans, homo­sexuels, boud­dhistes. Bien sûr, hor­mis les incon­di­tion­nels du surf vir­tuel, ils l’étaient aus­si cent ans en arrière, mais les temps ont chan­gé. Et voi­là qu’à cette muta­tion, la vieille poli­tique, figée dans ses sté­réo­types désor­mais vidés de sub­stance, n’arrive pas à faire face. À l’exception du remo­de­lage rela­tif de cer­tains par­tis com­mu­nistes, en réac­tion au nau­frage de cette idéo­lo­gie vers la fin de la période, et de la “3e voie“ socia­liste, ten­tée par cette muta­tion pour des rai­sons plus ou moins simi­laires et déjà men­tion­née, je ne connais aucun exemple pro­bant de refonte struc­tu­relle majeure des doc­trines clas­siques. Et parce que tout cela ne suf­fit pas, le peuple emploie depuis des années ses moyens propres, pri­vi­lé­giés, de cor­rec­tion : l’absence aux urnes et, plus rare­ment, car plus violent, le vote-sanc­tion. À bon enten­deur, salut !

En marge de ces constats, le cas des États-Unis mérite une atten­tion à part. Avec un sys­tème idéo­lo­gique en théo­rie dua­liste, mais par­fai­te­ment mono­co­lore en pra­tique, ce pays réus­sit d’un seul coup trois exploits inter­dé­pen­dants : triom­pher sur le podium de l’incongruité poli­tique; forts de deux siècles de balan­ce­ment conti­nu d’un pied sur l’autre, ensei­gner pour­tant la vraie démo­cra­tie à tout va, en louant les ver­tus de la sta­bi­li­té d’un tel dua­lisme ; faire mar­cher un modèle oli­gar­chique joyeu­se­ment assu­mé par les masses. À ces exploits directs, s’ajoutent leurs déri­vés : asseoir la pri­mau­té de l’efficacité sur les prin­cipes ; déclas­ser les démo­cra­ties plu­rielles, dont la diver­si­té les fait pas­ser pour hys­té­riques2; mais sur­tout, démon­trer que fabri­quer un autre type de sta­li­nisme, avec des résul­tats pour le moins aus­si concluants que les réa­li­sa­tions du modèle clas­sique, c’est tech­ni­que­ment pos­sible.3

En résu­mé, sous la lumière tri­an­gu­laire jetée ici, le pro­fil du monde occi­den­tal en ce début de mil­lé­naire est com­po­sé d’un pay­sage éco­no­mique ner­veu­se­ment ani­mé par la tech­no­lo­gie de pointe (dans les com­mu­ni­ca­tions, la sécu­ri­té, l’information, la bio­lo­gie) d’un pano­ra­ma social souf­flant avec dif­fi­cul­té sous le poids de muta­tions suc­ces­sives, et pré­sente un por­trait poli­tique qui affiche serei­ne­ment près de 200 ans de trop.

[10 jan­vier 2004]

  1. Une blague des années soixante-dix décrit bien le men­tal de l’époque. Nous avons, aux États-Unis, John, ouvrier à la chaîne d’assemblage chez Ford, qui se lève à 7 heures du matin, fait son jog­ging, se prend une petite douche, ouvre le fri­go, se pré­pare un petit-déjeu­ner copieux avec bacon, œufs, confi­ture et flo­cons, saute dans sa “Che­vy” déca­po­table et, vers 9 heures, arrive tout frais à l’usine où depuis tou­jours il se fait exploi­ter à lon­gueur d’année. En Ita­lie par contre, Gino, chef d’équipe chez fiat, se lève à 6 heures, nour­rit les petits, n’a pas envie de se raser, ouvre le fri­go, se far­cit les spa­ghet­tis refroi­dis de la veille, s’enfile dans sa “Topo­li­no” et, vers 8 heures, rejoint ses cama­rades dans l’atelier où sa famille se fait spo­lier depuis trois géné­ra­tions. Enfin, en urss, il y a Boris, ingé­nieur-chef chez lada, qui se lève à 5 heures, va au maga­sin, fait la queue pour ache­ter du yaourt et du pain, revient bre­douille car tout était ven­du avant que son tour n’arrive, va à la salle de bains, ouvre le robi­net pour se raser, le referme car il n’y a pas d’eau, ouvre le fri­go, le referme car il est vide, court à la sta­tion de bus, s’y engouffre et, à 7 heures pile, arrive, les yeux col­lés, à l’usine dont, depuis 1925, il est propriétaire.
  2. Par exemple la Suisse, avec 54 for­ma­tions poli­tiques repré­sen­ta­tives (dont 19 au niveau fédé­ral) pour 7 mil­lions d’habitants, la Bel­gique, 30 pour 11 mil­lions, la France, 21 pour 60 mil­lions, l’Italie, 19 pour 58 mil­lions, l’Espagne, 15 pour 40 mil­lions, le Dane­mark, 14 pour 6 mil­lions, la Pologne, 12 pour 39 mil­lions, l’Irlande, 11 pour 4 mil­lions, et – record – l’Islande, avec 7 for­ma­tions pour 0.3 mil­lions d’habitants. Face à ces cas “patho­lo­giques“, « (…) un pays de près de 300 mil­lions d’habitants, [où ] les alter­na­tives poli­tiques ne sont défi­nies que par 2 par­tis, entre les­quels il n’existe aucune dif­fé­rence poli­tique digne de ce nom » (extrait d’un dis­cours de David North, secré­taire natio­nal du Par­ti de l’égalité socia­liste des États-Unis, tenu en 1996 à l’Université de Michigan).
  3. Ce der­nier résul­tat est avant tout une leçon de pro­fes­sion­na­lisme don­née à tous les déchus du com­mu­nisme, qui déplorent la manière dont il fut appli­qué à l’Est, et qui attendent depuis long­temps de voir à l’œuvre un sys­tème opu­lent à pen­sée unique. (À ce titre voir aus­si Jean-Fran­çois Kahn dans ‹Tout était faux ›, Fayard, 1998 : « Est intrin­sè­que­ment sta­li­nienne toute ten­dance à juger d’un fait en fonc­tion, non de sa réa­li­té propre, mais du rôle qu’il joue dans un espace stra­té­gique (etc) )».
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