Sept ans en arrière explosa aux États Unis d’’Amérique le mouvement #MeToo. Il se propagea rapidement au Royaume Uni et ensuite à d’autres pays du monde occidental comme un tremblement de société dans le politique, les médias, les arts, l’enseignement, les affaires, le sport.1
Depuis, on ne compte plus les filles et les femmes qui dénoncent régulièrement, une après l’autre, les violences les plus diverses – sexuelles, physiques, émotionnelles, sous différentes formes et aux degrés le plus variés, perpétrées toujours par des hommes et souvent plusieurs décennies en arrière.
À ce que je sache, très rares sont les filles et les femmes (très) célèbres et fortunées qui engagent ces actions civiles et tout aussi rares sont les accusés qui ne sont pas (très) célèbres et fortunés.
Par ailleurs, on observe qu’au passage et prenant de l’ampleur, ce mouvement a finalement atteint aussi les hommes. Envers les hommes. Pour les mêmes raisons. Il s’appelle #HimToo.
Là aussi à ce que je sache, très rares sont les hommes (très) célèbres et fortunés qui engagent ces actions civiles en dommages et intérêts et tout aussi rares sont les accusés qui ne sont pas (très) célèbres et fortunés, et là aussi, les plaintes peuvent arriver bien des années après les faits dénoncés.
Si dans l’absolu tout acte de violence est par principe inadmissible et condamnable, sans vouloir préjuger d’aucune manière sur le bien-fondé de ces plaintes ni sur les raisons de si longues attentes, il convient d’admettre que ces coïncidences ont tout de même de quoi au moins surprendre.
Enfin, nous ne sauront probablement jamais combien de ces accusés auront été innocentés par les tribunaux.
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Soyons clairs: ces considérations ne remettent nullement en question les vraies tragédies vécues jadis ou aujourd’hui par nombre de vraies victimes connues ou inconnue de vraies monstruosités de toutes sortes perpétrées par de vrais agresseurs connus ou inconnus.
[27 février 2024]