The Great Reset (2/2)

Catégorie: Essais

L’Éternel vit que la méchan­ce­té des
hommes était grande sur la terre, et

que toutes les pen­sées de leur coeur se
por­taient chaque jour uni­que­ment
vers le mal.

[…]

Et l’Éternel dit: J’exterminerai de la
face de la terre l’homme que j’ai créé,
depuis l’homme jusqu’au bétail, aux
rep­tiles, et aux oiseaux du ciel; car je
me repens de les avoir faits.”

(Genèse 6.5, 7)

Et l’Éternel dit: Voi­ci, ils forment un
seul peuple et ont tous une même
langue, et c’est là ce qu’ils ont entre­pris;
main­te­nant rien ne les empê­che­rait de
faire tout ce qu’ils auraient projeté.

Allons! des­cen­dons, et là confon­dons
leur lan­gage, afin qu’ils n’entendent
plus la langue, les uns des autres.

Et l’Éternel les dis­per­sa loin de là sur
la face de toute la terre; et ils ces­sèrent
de bâtir la ville.”

(Genèse 11.6-8, 7)

«Il est dan­ge­reux d’avoir rai­son lorsque le gou­ver­ne­ment a tort.» (Vol­taire)

[…] Je ne suis d’aucun de ces assem­blages, mais peut-être d’un troi­sième groupe, médian, peut-être tota­le­ment mar­gi­nal, peut-être insi­gni­fiant: celui des éveillés, des obser­va­teurs, des ana­ly­seurs et des atten­tistes. J’aime croire que – les yeux ouverts – j’observe, ana­lyse et attends, en essayant de ne pas juger. Quoi ? 

Me rap­pe­lant le fameux conte alle­mand et la décla­ma­tion triom­phale de son illustre per­son­nage «J’en abats sept d’un coup !» 1, j’observe que la liste des ano­ma­lies est réduite de moi­tié au tra­vers d’une seule arri­vée qui les cha­peaute toutes, ensuite de quoi la moi­tié res­tante glisse dans l’indifférence. Ain­si, d’un côté, l’Islam, les natio­na­lismes, le tiers-monde, la Chine, la crois­sance, la consom­ma­tion, les migra­tions, la sur­veillance, l’intelligence arti­fi­cielle, la démo­gra­phie, la tech­no­lo­gie et le poli­ti­que­ment cor­rect fondent en entier dans une mélasse répon­dant au doigt et à l’œil au seul Covid-19. De l’autre côté, devant la prio­ri­té deve­nue abso­lue des sta­tis­tiques sani­taires quo­ti­diennes, l’exploration spa­tiale, le cli­mat, la dis­cri­mi­na­tion, la défo­res­ta­tion, la pol­lu­tion, la pau­vre­té, la femme, le ter­ro­risme, la famille, le gas­pillage, la bio­di­ver­si­té et la course aux arme­ments perdent tous leur inté­rêt. Au bout du compte, c’est l’ensemble des acti­vi­tés humaines – bonnes et moins bonnes – qui s’estompe devant l’ubiquité de ces infâmes sphères poi­lues et invi­sibles, 10’000 fois plus petites qu’un grain de sable

Après ce constat, je tente d’analyser les divers tenants et abou­tis­sants. Si en 1350 les gens étaient à rai­son téta­ni­sés par la grande fau­cheuse et son lot préa­lable de souf­france et misère, en 2021 le désar­roi est éco­no­mique, social, cultu­rel, poli­tique. Mais avant et par des­sous tout, psy­cho­lo­gique. Cela fait plus d’un demi siècle qu’on a mar­ché sur – et par­lé avec – la Lune, depuis long­temps on mani­pule la nature et les élé­ments et l’air autour est satu­ré d’une infi­ni­té d’ondes des plus diverses: cela n’a pas empê­ché les gens de tom­ber vic­times de l’hystérie qui s’est empa­rée de la pla­nète par­tant d’une forme d’affection de base constam­ment pré­sente, elle, depuis l’antiquité. Cette fois la nou­veau­té est cepen­dant venue des médias, par la vitesse à se sai­sir de la ques­tion, la per­sé­vé­rance à la trai­ter et à la gon­fler, alors que les sujets impor­tants qui font tour­ner le monde n’ont pas chan­gé. Bien­tôt une année entière que ce mal occupe, 24/7, si ce n’est l’intégralité des infor­ma­tions, en tout cas la qua­si tota­li­té. Dès lors, il ne serait pro­ba­ble­ment pas témé­raire de pen­ser que nous sommes en plein milieu de la plus impor­tante cam­pagne du genre menée en temps de paix. Sachant que dans ce domaine aus­si, et depuis un moment déjà, inter­net a dépas­sé la presse, la radio et la télévision.

Vingt-cinq ans en arrière, un cer­tain Edward Ber­neys mour­rait cen­te­naire. Il reste dans l’histoire et il est lar­ge­ment recon­nu comme “le père des rela­tions publiques” et sur­tout comme “le père de la pro­pa­gande”, dont il avait mis les bases dans les années ’20 et ’30. Ces idées, dont voi­ci quelques extraits, glacent le sang.

«Les gens veulent aller là où ils vou­laient être conduits.»

«Les gens sont rare­ment conscients des rai­sons réelles qui motivent leurs actions».

«Si l’on com­prend le méca­nisme et les motifs de la pen­sée de groupe, il est à pré­sent pos­sible de contrô­ler et d’organiser les masses selon notre volon­té, sans qu’elles s’en rendent compte.»

«Nous sommes gou­ver­nés, nos esprits sont façon­nés, nos goûts for­més, nos idées sug­gé­rées, lar­ge­ment par des hommes dont nous n’avons jamais enten­du parler.»

S’étonner alors de ren­con­trer des concepts par­fai­te­ment simi­laires – et pas moins gla­çants – expo­sés par le Ministre de l’éducation du peuple et de la pro­pa­gande du IIIe Reich ?!…

«Les masses ont besoin de quelque chose qui leur don­ne­ra un fris­son d’horreur.»

«Si le men­songe est assez gros et qu’on le répète assez, les gens com­mencent à y croire.»

«L’État a le droit abso­lu de super­vi­ser la for­ma­tion de l’opinion publique.»

«La pro­pa­gande marche le mieux lorsque les mani­pu­lés sont convain­cus qu’ils agissent de leur plein gré.»

«Consi­dé­rez la presse comme un excellent cla­vier sur lequel le gou­ver­ne­ment peut jouer.»

Dans la fou­lée de ces ter­ribles énon­cés, il est inté­res­sant de se faire une idée sur la façon dont deux figures majeures du XXe siècle voyaient (les rap­ports avec) les masses.

Ios­sif Vis­sa­rio­no­vitch Djou­ga­ch­vi­li, dit Staline:

«Les écri­vains sont les ingé­nieurs de l’âme humaine.»

«La quan­ti­té a sa propre qualité.»

«Peut importe pour qui ils votent tant qu’ils votent pour nous.»

«La mort d’un homme – une tra­gé­die, celle de mil­lions – de la statistique.»

Et Wins­ton Churchill:

«Je pré­fère argu­men­ter contre une cen­taine d’idiots, que d’en avoir un d’accord avec moi.»

«Il n’y a rien que le gou­ver­ne­ment peut don­ner qu’il n’aura d’abord enlevé.»

«La diplo­ma­tie est l’art de dire aux gens d’aller se faire voir de telle manière qu’ils demandent dans quelle direction.»

«Le pen­seur posi­tif voit l’invisible, res­sent l’intangible et accom­plit l’impossible.»

Dans ces condi­tions, que deman­der aux citoyens Jean Exemple et Marie Modèle ? Sur­tout si – fait nou­veau – ils auront dépas­sé l’âge de la retraite. Iso­lés phy­si­que­ment, réduits aux moyens de com­mu­ni­ca­tions, mar­te­lés par le flot inin­ter­rom­pu de chiffres de plus en plus alar­mants, mis au pas à force de sta­tis­tiques sans fin et de gra­phiques impla­cables donc néces­sai­re­ment vraies, mon­trés du doigt comme étant néces­sai­re­ment des per­sonnes vul­né­rables rien que par leur âge, défiés par un enchaî­ne­ment logique de cause à effet chiffres-mesures, mais aus­si confron­tés à des cas réels – fatals ou non – dans leurs entou­rages, ils ne peuvent que se lais­ser deve­nir d’autres vic­times de la psy­chose par l’information. Oubliées les grippes sai­son­nières récur­rentes, plus ou moins mor­telles, tout comme les autres fléaux – le SIDA, les grippes dites espa­gnole, asia­tique, Hong Kong, aviaire, por­cine, Ebo­la, la vache folle. Loin der­rière les inva­ria­ble­ment pre­mières sources de mor­ta­li­té dans le monde, dont le bilan létal ne serait-ce que des mala­dies car­dio­vas­cu­laires, des acci­dents vas­cu­laires, des bron­chites chro­niques et des infec­tions res­pi­ra­toires est dix fois plus éle­vé que celui – actuel – du Covid-19. La défer­lante infor­ma­tion­nelle sor­tie de la pen­sée unique brouille leur luci­di­té. Alors il n’ont que le choix d’implorer de leurs vœux le vac­cin-miracle, en espé­rant qu’à leur âge il ne soient pas les cobayes d’un pro­duit fabri­qué en à peine quelques mois, tan­dis que l’on attend tou­jours, près de qua­rante ans plus tard, le remède pour le SIDA

Reste l’attente, le “wait and see”. Attendre peut-être, mais que voir ? Voir aug­men­ter l’hécatombe ? Voir dis­pa­raître les inco­hé­rences sans fin qui jalonnent les res­tric­tions impo­sées ? Voir si fina­le­ment il y aura auto­des­truc­tion ? Voir se décan­ter le quar­tette mala­die-poli­tique-affaires-médias ? Voir le pas­se­port sanitaire ?

Évi­dem­ment, il ne faut pas oublier que l’irruption du Covid a entraî­né une foule de chan­ge­ments fort béné­fiques qu’il serait trop injuste de ne pas saluer comme il se doit: les avions ont brus­que­ment ces­sé de s’écraser, les trains ont ces­sé de dérailler, les navires de som­brer, les ava­lanches de déva­ler, les insur­gés de s’insurger, les migrants de migrer et se noyer, les fac­tions de s’entretuer, les feux d’incendier, les réfu­giés de se réfu­gier, les psy­cho­pathes de mas­sa­crer, les eaux d’inonder et les pédo­philes de sévir.

En revanche, si une chose n’est pas cer­taine, elle est déjà bien pré­vi­sible. Lorsque les contraintes sani­taires auront éven­tuel­le­ment pro­duit l’effet cla­mé, sor­ti­ra à la lumière du jour ce que l’on pour­rait appe­ler “The Dark Side of The Moon”, la face jusqu’alors voi­lée d’une réa­li­té four­rée sous le tapis, aveu­glée par l’éclat du Covid-19-20-21-22-23-24…: des socié­tés à genoux, déci­mées, détruites et dérou­tées, à la recherche d’un nou­veau repère. Sera alors venue l’heure du “Great Reset” ? Le 4B “Biden Build Back Bet­ter” ? “Le Brave New World” ? Atten­dons voir…

Oui, atten­dons voir, et d’ici là, n’oublions tout de même pas les pro­pos – déjà cités – de ces maîtres de l’acrobatie des masses mais, sur­tout, la véri­té qui – au moins pour tout homme de foi – est un truisme: que la per­for­mance ultime du diable est de convaincre qu’il n’existe pas. Pour chaque mili­tant du camp de loin le plus four­ni dont il fut ques­tion, et qui ras­semble tous les incon­di­tion­nels grou­pés dans dif­fé­rentes caté­go­ries ordon­nées sur l’échelle de la can­deur, ce serait une chance de regar­der d’un angle dif­fé­rent le conspi­ra­tion­nisme et le com­plo­tisme de car­na­val. Et par là, peut-être au moins évi­ter de mou­rir idiot. Après en avoir vécu.

*

«Le Covid ? Pire que le com­mu­nisme !» me disait en mars 2020 une pes­si­miste. Atten­dons donc cent ans pour en juger.

[18 jan­vier 2021]

  1. ”Le vaillant petit tailleur”, Kin­der- und Hausmär­chen, Les frères Grimm, 1812
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3 réponses

  1. « Atten­dons donc soixante-dix ans, et là nous pour­rons en juger. » – c’est la que nos vues divergent. Il y a 1,8 ans, j’ai com­pris, j’ai vu, j’ai su ins­tan­ta­ne­ment qu’ici, le fac­teur « temps » ne joue pas. C’est l’etendue de la chose qui joue le role que le temps a joue durant le com­mu­nisme. C’est comme si, dans ce monde qui est defi­ni par le temps et l’espace, une dimen­sion a pris la releve de l’autre. Meme si cette crise etait ter­mi­nee a deux ans pile ( ce qui visi­ble­ment releve de la fan­tai­sie) et deja l’humanite por­te­ra le far­deau de tout ce qui a ete ren­du pos­sible, qui jusque la ne serait per­mis meme dans le plus deli­rant des ima­gi­naires, de tout cet expe­riment Stan­ford a l’echelle pla­ne­taire qui a per­mis l’application sans ver­gogne et sans bornes d’un concentre de nazisme et com­mu­nisme des annees 50 condi­mente de touches orwel­liens et hux­leyenes. Et ce far­deau ne sera pas aise­ment a deles­ter. Et sois cer­tain que l’humanite se retrou­ve­ra dans un tout autre stade de conscience une fois cette crise « pas­see ». Les gens ayant par­ti­cipe a l’experiment Stan­ford se retrouvent non pas seule­ment secoues par ces « seuls 6 jours » d’horreur: ces « seuls » 6 jours auront change leur vie a jamais. C’est pareil main­te­nant, sur­tout que c’est a l’echelle pla­ne­taire. L’humanite ne revit jamais deux eve­ne­ments de facon pareille. L’histoire ne se renou­velle, ne se repette jamais – l’evolution suit la forme d’un res­sort: on est main­te­nant sur une spire super­ieure, qui contient en elle toutes les spires la pre­ce­dant, leur syn­these expe­rien­tielle. Il ne faut donc pas s’attendre a retrou­ver exac­te­ment le meme vecu d’il y a 100 ans.

  2. « Puisse tu vivre des temps extra­or­di­naire » etait une male­dic­tion puis­sante dans la tra­di­tion Chi­noise! Comme dans beau­coup de choses — y inclus l’art de la tor­ture, este l’art Machia­ve­lique de des­ta­bi­li­ser un enne­mi par influence et sans aggres­sion, art decrit par Sun Tzu 1000 ans avant le fameux flo­ren­tin, avec beau­coup plus de detail per­vers — ils etaient en avant. A quoi le fleg­ma­tique dira « Et a quoi ceci leur aura-t-il servi? ». 

    A quoi le rea­liste repli­que­ra: ser­vi ou non, voi­ci que les faux demo­crates, du Cana­da a Paris et de Ber­lin a Washing­ton, com­mencent a expri­mer a voix haute leur envie du sys­teme tota­li­taire asia­tique: cela rend tel­le­ment plus facile le fait de gou­ver­ner, revent-ils!

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