Eine Familiengeschichte (7/7)

Catégorie: Fiction

[…]

*

Voi­là-voi­là ! Mer­ci à tous pour avoir sui­vi nos inter­views. Le tour de témoi­gnages des Alte­rhaus est à pré­sent fini, et nous tenons à remer­cier en par­ti­cu­lier chaque membre de cette famille magni­fique pour avoir si géné­reu­se­ment répon­du aux ques­tions que que nous leur avons posées: “Com­ment voyez-vous la vie de la géné­ra­tion qui vous a pré­cé­dé par rap­port à celle de votre géné­ra­tion ? Et la vie de la géné­ra­tion qui a sui­vi la vôtre, tou­jours par rap­port à celle-ci ?” Lars, à vous. Quelque chose à ajouter ?”

Non-non, Alex, mer­ci. Non, on te laisse conti­nuer sur place. Mais d’abord, une page publi­ci­taire.” [N.D.L.A. Pause 3 minutes.]

Voi­là, encore bon­soir à votre enquête pré­fé­rée de ce soir “Qui sommes nous ?” Mer­ci Lars. Alors je vais à pré­sent vous don­ner la parole, chers amis de notre émis­sion, avec la pre­mière ques­tion: quels sont les phrases, les idées qui vous ont le plus mar­quées, qui vous semblent se retrou­ver le plus sou­vent dans ces témoi­gnages ? Berndt ? Des appels ? Ah, voi­là, oui ? Qui est à l’appareil ?”

-Bon­soir, je suis Edgar Schtrontz, j’appelle de Jena. Je… Voir une telle famille aujourd’hui c’est… fran­che­ment admi­rable. Je vois que… mal­gré les dif­fé­rences d’âge, il y a une vraie rela­tion… ces per­sonnes ont… enfin, ils ont réus­si à gar­der une liai­son en dépit de leurs dif­fé­rences. Je leur dis bra­vo. Bra­vo ces gens.

-Ami­ra Al-Zou­louff au télé­phone, vous savez, chez nous c’est comme ça dans toutes les familles… oui… au Maroc, pas comme… et même qu’on habite toute la famille ensemble… des grands parents jusqu’au… petits enfants… et des fois les cou­sins… enfin…

-Allô ? allô.. Ah, oui, bon­jour. Mon nom est Mein­bruck Grete.  Je vou­lais deman­der à madame… euh… dame Eri­ka… si elle n’a pas connu… ma grand-mère, Trau­hof Inge… elle était aus­si à la…

-Oui, Gerd Schlech­ter­mann de Ber­lin, salut, en fait… mer­ci, en fait on voit qu’on n’est plus chez nous dans ce pays, avec tous ce…

-Bon­soir, je pense qu’on ne répond pas à votre ques­tion. Ce qui revient le plus… ah, par­don… oui, euh… Sebas­tian Kron, Aachen, je suis retrai­té… euh… ce que je retiens sur­tout c’est que presque cha­cune de ces per­sonnes pense avoir, ou avoir eu plus de chance que celle d’avant… que ceux de la géné­ra­tion d’avant ou… et d’après. Ils pensent tous que ce sont elles, les autres géné­ra­tions, qui ont été sacri­fiées. Et… et quand on voit que ça… quand on se rend compte que ça couvre plus d’un siècle, 150 ans, sept-huit géné­ra­tions, c’est long, j’ai comp­té… vous savez ? quand on voit ça, on com­prend qu’en réa­li­té… com­ment dire ? c’est bien ça qui lie ces gens, c’est ce sen­ti­ment, cette convic­tion de faire par­tie… cette croyance qu’ils forment une même chaîne du sacri­fice. Je trouve ça mer­veilleux, même si… enfin, même s’ils ne se rendent peut-être pas compte tous de ça, je ne sais pas si je… si je me… 

Si-si, Herr… Herr Kron, nous vous avons très bien com­pris et j’applaudis votre inter­ven­tion. Vous avez rai­son. Je ne crois pas que c’est seule­ment l’union autour d’une idée, d’un idéal, d’un pro­jet ou d’une cause, qui crée cette espèce de sou­dure entre les géné­ra­tions. Je crois que c’est aus­si, et on l’a vu avec cette famille magni­fique, une cer­taine forme de conti­nui­té, même… dif­fuse, com­ment dire ? qui lie les gens le long de leur vie. Et la peine, les épreuves, les pertes, l’espoir, ce sont tous des chaî­nons essen­tiels dans cette cohé­sion ver­ti­cale, vous l’avez très-très bien exprimé.

Bien. À pré­sent nous pas­sons à notre deuxième…”

Non, non, Alex, excuse-moi…”

Oui, oui Lars ?”

Oui, en fait non, écoute Alex, on me fait signe que nous avons déjà dépas­sé la durée de notre émis­sion de ce soir et… mal­heu­reu­se­ment, chers amis, nous devons… nous ne pou­vons pas la conti­nuer. Alors si vous le per­met­tez, je vais tirer rapi­de­ment les conclu­sions… ou plu­tôt LA conclu­sion qui me semble essen­tielle par rap­port euh… à… par rap­port au pro­fil de notre émis­sion. Qui sommes nous ? Qui sont ces per­sonnes dont nous avons écou­té les témoi­gnages ? Eh bien, je dirais qu’ils sont les maillons d’une seule et même chaîne, par prin­cipe cohé­rente, mais… Mais cette chaîne, cha­cun de ses maillon donc, a sa propre par­ti­cu­la­ri­té. Et je crois que c’est là que se trouve la beau­té de cette com­po­si­tion: dans le mélange sub­til entre conti­nui­té et spé­ci­fi­ci­té, entre géné­ral et par­ti­cu­lier. Et puisqu’on parle de maillons, j’applique cette obser­va­tion à l’ensemble de la socié­té, vue comme… comme une sorte de cotte de maille solide qui nous pro­tège, mais… mais qui… mais où, par ci par là, eh oui, on découvre aus­si des chaî­nons manquants.

*

Voi­là ! Mer­ci encore pour votre fidé­li­té et ren­dez-vous la semaine pro­chaine. Liebe Freunde, guten Abend. Dra­gi pri­ja­tel­ji, dobro veče. Sev­gi­li dost­lar, iyi akşam­lar. Tschüüss.

[25 juin 2020 – 12 novembre 2021]

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